Après avoir représenté la Guinée au Festival Africa Fashion Reception à Paris puis au défilé des Expatriation à Barcelone Black Fashion Week en Espagne, Alpha O Bah revient au pays avec plein d’ambitions pour la mode guinéenne. Votre site d’informations culturelles est allé à sa rencontre pour parler des coulisses de cette tournée européenne et par la même occasion évoquer le sujet de la participation de la Guinée à des événements de mode prévus ce mois-ci dans la sous région. Sans langue de bois, celui qui se fait déjà appelé ‘’l’ambassadeur de la mode guinéenne’’ dit tout et promet des trophées si toutefois il est soutenu. Lisez plutôt !
Après un mois d’absence, tu es de retour au pays. Peux-tu nous parler de ton séjour Européen ?
A l’origine, je n’étais pas parti pour une tournée mais les autres choses sont venues naturellement car ça s’est négocié là-bas. J’étais donc à Paris pour représenter la Guinée au Festival Africa Fashion Reception qui est un grand événement de mode qui a regroupé des stylistes, designers et mannequins de 26 pays. Après la France, j’ai été invité en Espagne pour Barcelone Black Fashion Week qui a aussi connu la participation de plusieurs pays dont je ne me rappelle pas trop vu que j’ai été en retard. J’ai enfin séjourné en Allemagne pour des rencontres, des entretiens et des négociations avec certaines personnes de la mode.
Parlant du Festival Africa Fashion Reception, comment ça s’est concrètement passé pour toi à Paris ?
Ça s’est très bien passé. Comme vous le savez, Paris c’est la capitale de la mode et pour nous, Paris c’est la ville rêvée de la mode. Donc tu peux être un grand styliste sans défilé à Paris et quand tu as la chance de défiler dans cette ville, c’est quelque chose qu’il faut saisir et qu’il ne faut pas rater, surtout qu’on a la chance d’être là avec l’organisation mondiale de la mode. Cela est donc quelque chose qui est très essentielle et important dans la carrière d’un styliste.
Revenant au festival, ça s’est très bien passé puisse que ça a été une réussite. Je remercie tout le monde. La seule chose que j’ai un peu regretté, c’est le fait que la Guinée n’était pas dans la salle alors qu’il y’avait des stylistes de 26 pays qui ont été officiellement reçus par les ambassadeurs de ces pays respectifs et chacune de ses ambassades a délégué 3, 4 et 5 personnes sauf pour le cas spécifique de la Guinée à qui on a envoyé des invitations mais qui n’a pas répondu et qui n’étais pas dans la salle. Mais bon, je pense que c’est comme d’habitude donc on est habitué. L’essentiel c’est d’hisser le drapeau de la Guinée au sommet et heureusement que j’ai réussi à conquérir un public dans la salle et je crois que c’est bien parti.
Tu as présenté lors de ce festival une collection appelée ‘’Pétales d’espoir’’. Comment celle-ci a été reçue par le public ?
Elle a été bien reçu parce que l’objectif de la collection était de rendre hommage à quelques pays d’Afrique mais particulièrement à la Guinée. Pourquoi cela, c’est parce qu’à l’heure ou mon pays traverse une épidémie, je suis entrain de vendre l’image du pays ailleurs. Donc, c’est une façon de dire aux gens que cette situation ne restera pas continuelle, alors l’espoir y est malgré tout ce qu’on traverse actuellement.
Ce qui s’appel Ebola va finir par partir parce qu’il y’a eu plein d’épidémies dans le monde mais ont fini par cédé, je veux parlé de la peste, du choléras et du paludisme. Donc rien ne prouve qu’Ebola aussi ne va pas s’en aller. C’est pour cette raison que la collection a été dédiée à toutes les personnes victimes d’Ebola vu qu’il y en assez. C’était ma manière de rendre un hommage à ces personnes et dire aux guinéens que l’espoir est permis.
Parle nous à présent de la suite de la tournée.
Par rapport à Barcelone Black Fashion Week, il faut reconnaitre que c’est un événement qui m’a donné plein d’ouvertures, qui m’a permis de rencontrer d’autres personnes de la mode, de comprendre certaines choses et qui m’a surtout permis d’avoir du poids du point de vue de la mode. Pour l’Allemagne je me réserve d’abord de dire tous les noms des personnes que j’ai rencontré.
Quelles ont été les retombées après ce périple ?
Y’en a assez et même si je me prêtais à les citer un à un, je ne pourrais pas tout dire. A Paris par exemple, j’ai defilé dans une prestigieuse salle ou il n’y avait pas plus de mille personnes mais y’avait que des ministres de la France, l’organisation mondiale de la mode et plein d’ambassadeurs. Bref tous les grands photographes de mode y était presque, de grosses chaines de télés. Je ne peux pas énuméré tout ce qu’il y’a eu comme retombée mais franchement après, j’ai eu plein de rencontres et de négociations pour la Guinée qui ne sont pas tous forcement dans le domaine de la mode. J’espère que tout ce qu’on a eu à engager là-bas va bientôt se concrétiser sur le terrain pour que nous puissions avoir la chance d’aider certains jeunes guinéens qui ont le talent et qui peuvent faire quelque chose.
A l’issue de ces voyages, tu as certainement du comprendre le comportement de la mode guinéenne à l’étranger. Alors dis-nous comment est-elle perçue de ce coté ?
Franchement on est beaucoup en retard parce si je suis aujourd’hui le 1er styliste qui fait des tournées en Europe, qui a défilé en France et qui a bénéficié d’un tel battage médiatique, c’est parce qu’il n’y avait pas eu d’autres. Mon objectif, c’est qu’il y’ait au moins 10 qui représentent la Guinée à l’internationale parce que plus on est beaucoup, plus ça permet de vendre mieux l’image de la Guinée. Je pense que cette tache ne revient pas seulement à l’Etat parce que c’est vrai qu’il doit être là pour appuyer les objectifs et les initiatives locales mais, il faut aussi que les jeunes se donnent la peine pour se dire voilà le domaine que j’ai choisi, donc il faut que je me batte pour aller plus loin. Il faut assumer son choix et son objectif bien que cela soit très difficile.
La Guinée s’apprête à participer à 2 événements de mode dans la sous région. Donnez-nous des précisions à ce sujet.
Ces 2 événements sont : Bamako Fashion Week au Mali et le concours de mannequinat Black Model Awards à Abidjan en Côte d’Ivoire. Pour l’événement de Bamako qui se tiendra du 17 au 21 décembre, la Guinée doit participer avec un styliste et 4 mannequins parce que l’objectif n’est pas seulement d’aller pour les défilés mais c’est aussi de pouvoir mettre des mannequins guinéens sur la scène internationale. Ces derniers temps, j’ai compris que c’est pas parce que les mannequins du Sénégal, du Mali, de la France, bref de l’étranger ont le potentiel plus que les mannequins guinéens mis c’est juste une question de coaching et de relations. C’est pourquoi je me suis dis qu’à chaque invitation, il faudrait que je me batte pour que quelques mannequins puissent sortir du pays.
Pour le concours Black Model Awards qui se tiendra le 27 decembre à Abidjan, il y aura 4 mannequins de peau noir qui vont aller faire la compétition. Parlant de ce concours, je remercie la Côte d’Ivoire qui est une très bonne terre d’accueil pour moi, qui aujourd’hui m’a officialisé comme ambassadeur de la mode guinéenne et qui essai de célébrer la mode autour d’Ebola.
Je demande aux guinéens de nous soutenir et d’aider les jeunes qui vont aller, de les encourager pour qu’ils puissent revenir avec un trophée ou 2. Sans ce soutien, on ne pourra pas aller loin. Aujourd’hui si après 2 ou 3 voyages des mannequins guinéens, y’a un concours qui s’offre à eux je pense que c’est des choses qu’il faut gérer vu que c’est quelque chose qui pourrait donné des ouvertures au pays parce que c’est la Guinée qui gagne et non les mannequins.
Comment aider ces mannequins, pour les personnes qui voudront bien le faire ?
On a besoin des billets d’avions, on a besoin de moyens pour le transport local, et ces mannequins qui doivent aller ont besoin d’assez d’esthétique. Nous avons vraiment besoin de toutes ces choses, car comme je l’ai dit c’est pour la Guinée et non pour Alpha O car je suis trop petit parmi 12 millions d’habitants.
Quel est ton mot de la fin ?
Merci à tout le monde, parce que je ne saurais jamais remercié tout ceux qui de près ou de loin m’ont aidé. Merci à tout ceux qui ont eu confiance en moi et enfin un grand merci à la communauté guinéenne d’ici et d’ailleurs parce que cette communauté m’a fait comprendre une chose que je ne pourrais jamais avoir pour moi-même. Et cette chose, c’est la fierté d’exister guinéen, la fierté de représenter le rouge, jaune et vert, la fierté de se dire que je dois foncé pour aller plus loin à travers les choses de mon pays. Je n’oublie pas aussi la presse guinéenne car si je suis à ce niveau c’est grâce à elle. Une pensé à mes mannequins et à tous ceux qui ont travaillé avec moi sans exception.
Entretien réalisé par Amadou 2 Barry
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