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Patrimoine : « L’Afrique ne doit pas ignorer son héritage ancestral » dixit Tierno Monénembo

La Guinée, vers la réhabilitation des sites historiques au Fouta Djallon. Une mission de repérage s’est rendue ce week-end à Porédaka, situé à 55 km de la ville de Mamou. Cette sous préfecture abrite les plus grands sites de l’histoire des Almamy du Fouta Théocratique. Objectif, tenter de retrouver ces sites afin d’ouvrir ces endroits à la nouvelle génération. L’idée se situe dans le cadre de la mise en place du projet d’échange interculturelle entre la France et La Guinée.
La Guinée est l’un des pays africains qui a farouchement lutté contre la pénétration coloniale. Une lutte qui favorisera une division au sein de l’ancien royaume du Fouta théocratique, causant ainsi des guerres intestines entre les différents Diwwé. Sur les traces des combats, aujourd’hui aucun signe ne reste et c’est pour permettre aux générations futures que certaines personnes pensent à leur réhabilitation. Une réhabilitation qu’encourage l’écrivain guinéen Thierno Monenembo, qui soutient qu’il n’est pas question d’ignorer la culture traditionnelle africaine. « L’histoire d’un peuple ne doit pas être falsifié. Lorsqu’un peuple est conscient de son histoire il est très difficile de le berner, alors, il n’est pas question que l’Afrique ignore son héritage ancestral » a affirmé t-il.

Bokar Biro, le dernier grand Almamy du Fouta-Djalon souverain, avait donné la preuve de sa bravoure dans tous les combats menés auprès de son père l’Almamy Oumar. Il s’était assigné un double objectif : consolider le pouvoir central pour ainsi sauvegarder l’indépendance du Fouta. Les Français vont alors exploiter judicieusement les oppositions internes à la politique autoritaire de Bokar Biro pour conquérir le Fouta-Djalon le 14 novembre 1896 à la célèbre bataille de Porédaka. Une bataille qui causera d’énormes pertes en vies humaines au point que les fausses communes ne suffiront plus. Les charognards s’empareront alors du reste des cadavres d’où le nom de ‘’la bataille de Petel Djiga’’. La conservation de cette richesse historique est l’un des piliers fondamentaux pour permettre à la nouvelle génération de connaitre l’histoire. Pour le réussir, Thierno Monenembo recommande l’implication de tous. « La culture africaine est très riche et il nous faut des historiens, des linguistes, des chercheurs en anthropologies pour la conserver. Il faut que tout le monde s’implique ».

Il est paradoxal qu’aujourd’hui encore une véritable conspiration du silence entoure le nom de Bokar Biro, qui fût le véritable résistant à la conquête française au Fouta-Djalon. Mais le plus étonnant est l’hommage que la République de Guinée a rendu, au lendemain de son indépendance à Alfa Yaya Diallo, dont la trahison pesa lourdement sur le sort des troupes à Porédaka.

Salematou BALDE
Visionjeunes.com

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