Vision Jeunes Toute l'actualité culturelle de la Guinée et d'ailleurs
Elue Miss Afrique Montréal 2014 le 22 février dernier au Canada, Ary Sidibé est actuellement en séjour en à Conakry dans le cadre de la réalisation de deux projets qui lui tiennent à cœur. La lutte contre la mendicité infantile et la mise en place du comité d’organisation du concours ‘’Miss Guinée Monde’’ sont entre autres les raisons de sa présence en Guinée. Pour en parler, nous rencontré cette reine de la beauté africaine à Montréal dans le but de comprendre ce qu’elle attend concrètement de ces 2 projets.
V.J : Quel est le but exact de ton séjour en Guinée ?
Je suis en Guinée pour 2 projets. Le premier est un projet social qui concerne la lutte contre la mendicité infantile. C’est un projet que j’ai initié en 2009 lorsque j’ai été élue Miss Guinée. Le second est un projet culturel qui vise à organiser l’élection Miss Guinée Monde. On est conscient qu’il y’a plusieurs miss Guinée à travers le monde mais on veut élire la reine parmi les reines. On pense que c’est un concept intéressant, raison pour laquelle on travaille dessus afin de le proposer aux autorités et au département de la culture d’ici l’année prochaine inch-Allah.
V.J : A quoi consiste ce projet social dont tu parles ?
Pour revenir à ce projet social qui est d’ailleurs au cœur de mon voyage, il s’agit d’aller dans la rue pour identifier le problème de la mendicité infantile et essayer de recenser un certain nombre d’enfants avec l’accord bien sûr des parents qui veulent bien que leurs enfants soient dans le projet. Signer après un accord avec les parents afin qu’ils s’engagent à ne plus envoyé leurs enfants dans la rue, s’ils veulent bien sûr que ces derniers persévèrent et restent toujours dans le programme.
Ces enfants ne seront pas laissé à la maison, ils seront scolarisés et c’est pourquoi nous irons voir justement les autorités et les départements qui sont en rapport avec l’enfant et l’éducation afin de pouvoir chercher un partenariat pour la gratuité scolaire de ses enfants ou qu’eux-mêmes s’engagent à prendre leur charge scolaire en reversant soit directement à l’école ou sur un compte qui sera au nom de la fondation en question.
Une fois que ces enfants seront scolarisés, il resteront chez leur parent à court ou moins termes vu que nous n’avons pas les moyens pour le moment de construire une fondation ou on pourra les hébergés mais étant chez les parents on aura des équipes de tuteurs qui serviront d’intermédiaires et qui feront le relais entre l’école et la maison ou des visites surprises seront régulièrement faites pour voir dans quelle condition l’enfant grandi et savoir en même temps si les parents se prêtent effectivement aux règles du programme.
Les enfants peuvent être exclus du programme car qui dit règles dit sanctions si on veut que sa puisse marcher. Cela serait regrettable mais on serait obligé d’appliquer des sanctions si les parents ne sont pas coopératifs.
V.J : Tu avais ce projet à l’élection Miss Guinée 2009 et cette fois ci encore tu reviens avec le même projet. Est-ce une continuité ?
C’est une suite logique car pour moi un projet avant qu’il ne soit professionnel doit d’abord être personnel car il faudrait que cela soit une cause qui nous tiennent à cœur pour que plus tard même sans la couronne on puisse avoir cette même volonté, cette même fougue de toujours continuer à œuvrer pour l’aboutissement de cette cause.
Les enfants sont des êtres dont moi j’ai pitié car pour moi c’est des êtres inoffensifs qui ont besoin de l’attention et de la protection maximale et c’est pourquoi ils ont tellement de droits qu’on doit respecter comme stipuler dans la déclaration universelle des droits de l’enfant. Tout enfant a droit à l’éducation, aucun enfant n’a sa place dans la rue même si des fois les parents les envois là par manque de moyens pour les utiliser comme une source de revenus. C’est une sorte d’asservissement, une sorte d’exploitation, c’est regrettable mais nous offrons la possibilité à ces parents de donner une chance à ces enfants de ne pas grandir dans cette rue mais grandir instruit pour qu’ils puissent eux-mêmes subvenir à leur propre besoin plus tard.
V.J : Pour illustrer l’attachement que tu as pour ce projet, tu as un enfant que tu héberges chez toi en famille depuis 2009. Est-ce que tu peux nous dire comment ça se passe avec l’éducation de cet enfant ?
Ça se passe vraiment bien avec Kerfala que j’héberge en famille depuis qu’il avait 7 ans c’est-à-dire en 2009. J’avoue que la première année a été assez compliquée pour lui car on l’a pris de la rue pour lui ramener dans une maison qui est une cour fermée. Donc ce n’était pas évident puisse qu’on restreignait un peu sa liberté car avant il était habitué à sortir, à gambader dans la rue avec ses camarades et c’est tout ce qu’on a coupé d’un coup, donc cette transition n’a pas été du tout facile pour lui.
Lui-même en sa personne c’est un enfant très calme donc nous n’avons pas eu d’énormes difficultés mais il a fallut beaucoup de courage pour lui retirer toutes les mauvaises habitudes qu’il avait eu dans la rue. Aujourd’hui, Dieu merci il est instruit et est inscrit à l’école ou il poursuit ses études. Il a 12ans et passe en 4ème année parce que lorsqu’on l’a récupéré il a fallut qu’on le remette au plus bas niveau pour qu’il reprenne normalement. Actuellement, il s’exprime bien, il grandi doucement donc Dieu merci avec lui on a pu commencer le projet.
A présent, on aimerait vraiment que les autorités puissent nous appuyer que ce soit les ministères de l’action sociale, de la culture, de la jeunesse et toutes les personnes qui sont interpelées par cette cause, nous lançons tous les appels à tous les niveaux afin d’être appuyer, nous ne cherchons pas de l’argent, nous ne cherchons pas à nous remplir les poches parce que je ne me rempli pas les poches avec Kerfala mais plutôt je vide mes poches avec lui puisse qu’on paye sa scolarité, on le nourri donc c’est plutôt l’argent qui sort. Donc aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens ma famille et moi de le faire pour plusieurs enfants c’est pourquoi à ce niveau, je veux vraiment que les autorités interviennent.
V.J : Parlant du second volet de ton séjour qui consiste à préparer l’élection Miss Guinée Monde. Comment comptes-tu t’y prendre ?
Pour ce projet, je compte m’entourer d’une équipe de jeunes dynamiques, expérimentés, dévoués et qui ont la même vision que moi et qui eux mêmes œuvrent dans la promotion de la culture guinéenne ici ou en occident. Donc c’est toute une équipe qui sera constitué et qui a déjà commencé à se constituer puisse qu’il y’a déjà des membres qui sont là mais on n’a pas encore bouclé l’équipe. Cette équipe sera donc le comité Miss Guinée Monde et ça sera vraiment une équipe de battant, une équipe de dévoué qui sera peut être beaucoup plus constitué de jeunes.
Mais qui dit jeune ne dit pas forcement médiocrité, il faudrait que la révolution se fasse et qu’on arrête d’associer l’incompétence aux jeunes car nous sommes jeunes, nous sommes intelligent et nous pouvons poser des actions concrètes et c’est ce que nous allons faire avec ce concours qui va élire la reine des reines de la beauté guinéenne. Le concours Miss Guinée Monde se tiendra inch-allah à Conakry l’année prochaine car il serait très important de ramener toutes les miss à l’occasion de cette élection pour lui donner tout l’éclat qu’il mérite. Ça serait vraiment un engouement total, nous travaillons et franchement le programme est très alléchant. Pour la toute première édition, nous allons mettre le paquet parce qu’on n’a pas droit à l’erreur.
V.J : Comment se passe ton mandat depuis ton élection à la compétition Miss Afrique Montréal ?
Tout se passe très bien. Depuis cela, je présente une émission appelée ‘’Fusion Light’’ sur Afrique Canada TV. Dans cette émission, je suis entouré de chroniqueurs, de modérateurs et de monteurs bref une équipe formidable à qui je fais un coucou. Fusion Light est une émission de potins, de buzz, de news à travers le monde, donc chacun présente une chronique qui porte sur un fait à travers le monde, on en discute en ayant à chaque émission un invité qui viendra nous parlé de ce qu’il fait et de ce dans quoi il œuvre. C’est une émission pas très longue mais très divertissante et ça a été un plaisir d’initier cela.
En ce qui concerne mon mandat de Miss Afrique Montréal, tout se passe super bien. Je profite d’ailleurs de cette interview pour faire un coucou au comité d’organisation. C’est un mandat qui se passe très bien car j’ai aussi eu à faire des choses du coté du Canada notamment un SOS Ebola pour venir en aide aux familles qui ont été touchées par cette épidémie ici. Je n’étais pas la seule au sein de SOS Ebola, j’ai travaillé avec des organismes et l’association des jeunes guinéens de Montréal en organisant une soirée caritative au cours de laquelle nous avons récoltés des fonds et nous avons aussi lancé des collectes de fonds un peu partout pour recueillir le maximum de fonds. Nous avons ensuite utilisé ces fonds dans l’achat de matériels, des gants mais aussi du gel antiseptique désinfectant. Je suis arrivé avant le matériel vu qu’il vient par bateau mais il arrivera d’ici 3 semaines. En ce qui concerne les gants, ils sont destinés au personnel médical dans les zones les plus touchées et les petits tubes de gel désinfectant seront distribués à la population ici dans les écoles et dans les foyers.
V.J : Ton mot de la fin ?
C’est toujours un plaisir d’échanger avec visionjeunes.com qui est constitué d’amis et de certains de mes anciens collègues de l’université mercure international. Donc c’est ma maison et je serais toujours à votre disposition. Merci !
Entretien réalisé par Amadou 2 Barry
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